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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 10 novembre [18]70, jeudi matin, 8 h. ½

Cher bien-aimé, je regrette bien vivement de n’avoir pas eu à temps la bonne petite nouvelle qu’on me donne à l’instant de ta vaillante petite Jeanne qui a percé deux dents cette nuit. J’avais presqu’envie d’aller te porter moi-même cette heureuse nouvelle mais le temps hideux qu’il fait m’en empêche et m’empêchera aussi d’aller faire ta commission de flanelle et de couverture. À ce propos je te fais observer qu’il ne reste plus en caisse aujourd’hui de l’argent d’Hetzel que tu m’as confié il y a quinze jours que la somme de huit cents francs. Tu trouveras facilement, je l’espère, l’emploi de celui qui a été dépensé, tant par toi que par l’hôtel et par moi-même. J’ai oublié tout à l’heure de t’envoyer l’argent que tu m’as demandé hier et que je te donnerai ce soir. En attendant j’achève d’étouffer ma vieille goutte sous de nombreux oreillers et une foule de couvertures. J’espère que j’en serai tout à fait débarrassée demain surtout si tu le veux et si tu me l’ordonnes sérieusement. Je m’y prépare en t’aimant de toutes mes forces, de tout mon cœur et de toute mon âme.

Fougères, Ms 94
Transcription de Florence Naugrette

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