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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 28 avril [18]73, lundi, 7 h. 40 m. du m[atin]

Quoique levée en même temps que toi, mon grand bien-aimé, je n’ai pas eu la chance de te voir, ce dont je suis très agacée. J’aurais besoin pour me dédommager de ma malchance de savoir que tu as bien passé la nuit mais il est très difficile d’obtenir quelques renseignements à ce sujet chez toi. Cependant j’essaierai d’en avoir tantôt quand Suzanne portera ton déjeuner. Jusque là, je fais de nécessité vertu en supposant que tu as passé une meilleure nuit que la mienne.
J’enverrai payer la taxe de ton vin ce matin ; et si le temps se soutient, tant bien que mal, je ferai demander la voiture pour quatre heures. En attendant je viens de me recoucher pour tâcher de calmer mes vieilles douleurs qui sont de très mauvaise humeur aujourd’hui. Je suis bien contente que tu aies écrit à ton petit Victor. Ta tendresse va achever de le guérir et de lui redonner toutes les forces qu’il a perdues pendant sa trop longue maladie et bientôt, je l’espère, il te reviendra avec le groupe complet de tes chers petits-enfants et de leur mère. Je voudrais être déjà à ce moment-là pour te sentir heureux comme tu mérites de l’être et pour prendre pour moi la plus grosse part de ton bonheur. Encore un peu de patience et nous serons en pleine possession de tous ces chers êtres aimés et adorés autant que tu es aimé et adoré par moi.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 117
Transcription de Maggy Lecomte assistée de Florence Naugrette

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