Guernesey, 5 octobre 1857, lundi soir, 5 h.
Pourquoi n’es-tu pas resté à te sécher près du feu de la cuisine, mon pauvre Gribouille [1] entêté d’eau de mer et martyr de l’eau douce ? Pourquoi ne reviens-tu pas tout de suite au lieu de garder tes habits tout mouillés sur toi dans ta galerie ouverte aux quatre vents ? Je me fais toutes ces questions qui restent sans réponses mais mon inquiétude sur tes bravades nautiques ne s’en fait que plus entendre à mon cœur et me fait prendre en grippe ta manie de te baigner par tous les temps. Te voilà, ô que je suis contente, je vais donc pouvoir t’éponger, te sécher et te réchauffer. Pauvre grand bien-aimé, au lieu de penser à toi et à ta santé, voilà que tu entres dans l’atelier et que tu surveilles ce que font mes ouvriers. Que tu es bon, mon Dieu, que tu es bon et comment t’aimer assez [pourtant ? ]
[J ?]
BnF, Mss, NAF 16378, f. 192-193
Transcription de Chantal Brière