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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 17 août 1857, lundi après-midi, 3 h.

Je te tourmente, mon pauvre bien-aimé, et je suis méchante hors de propos sans trop savoir pourquoi sinon que je suis agacée, nerveuse et souffrante encore plus aujourd’hui que les autres jours. Ce n’est pas ta faute et je suis deux fois dans mon tort de t’en faire souffrir. Tu m’as déjà pardonné avec ta bonté et ta douceur accoutumée, mon ineffable bien-aimé, mais moi je me garde encore rancune et mes remords remplissent mon âme de tristesse. Tant que je n’aurai pas expié ma stupide maussaderie de tout à l’heure par beaucoup d’amour et de bonne humeur, je ne serai pas contente. Je prévois du reste que les occasions d’être bonne, patiente et résignée ne me manqueront pas avec l’affluence de visiteurs qui se multiplie chaque jour chez toi [1]. Aussi je ne perds pas courage et j’espère même que tu seras bientôt en reste de bonne grâce et d’indulgence envers moi. En attendant je t’aime à cœur que veux-tu et je te souhaite un good bain, des very prettya ladies et des belles VAUMANES [2] à indiscrétion : telle est ma générosité ; qu’en pensez-vous ? Voime, voime, madame Juju est d’une bonne pâte en dépit de ses mauvaises pattes. C’est ce qui constitue son originalité.

BnF, Mss, NAF 16378, f. 155
Transcription de Chantal Brière

a) « verys prettys ».

Notes

[1Le 17 août, Paul Meurice et sa femme arrivent à Guernesey ; ils y resteront jusqu’au 31 août.

[2Orthographe et prononciation francisées de woman ou women.

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