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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 11 août 1857, mardi après-midi, 3 h. ½

Je crains que ton bain ne soit tombé dans l’eau, mon cher petit homme, car la pluie menace de durer toute la journée. Il est vrai que tu es un Gribouille [1] capable de tout surtout quand il s’agit du bain de mer. Dans tous les cas, mon cher petit enragé, soyez prudent et ne vous exposez pas à une fluxion de poitrine ni même à un simple rhume, pour ne pas déranger l’ordre et la marche de vos chiffres nautiques [2]. En attendant je me goberge doucement dans l’espoir prochain d’un vendredi chouette et couvert de viers coffres. Je regrette d’avoir acheté le mien trop tôt et de n’avoir plus droit à la curée des cobourgs [3] et autres presses, culottés de fumier et émaillés de PÉNELLES [4]. Après cela un bon tiens vermoulu vaut mieux que tu l’auras en ronde-bosse. Telle est ma philosophie, cela ne m’empêche pas de prier le bon Dieu des bons hasards, des vieux bibelots et des antiquailles de me préparer quelques bonnes surprises ce jour-là, sans préjudice de tout ce que vous pouvez désirer de plus délabré, de plus échigné, de plus crotté et de plus sculpté.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 149
Transcription de Chantal Brière

Notes

[1Personnage qui se jette à l’eau pour éviter la pluie.

[2Hugo tenait la comptabilité de ses bains de mer.

[3Coffres ou bancs de Cobourg dont Hugo note l’achat dans son agenda.

[4À élucider.

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