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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 19 juillet 1857, dimanche après-midi, 2 h. ½

Je t’ai entendu commander la manœuvre du bassin tantôt, mon cher bien-aimé, du haut de ton lukoot et j’ai vu la grenouille QUESNARD [1] se gonfler au bord de la vasque devant la tritonne Constance [2] mais tout cela ne satisfait qu’à moitié le besoin de te voir de plus près aussi tu serais bien aimable de venir égayer un peu ma solitude avant que les petits Préveraud ne fassent irruption chez moi car je les attends. Ils m’ont promis de venir dans la journée m’aider à couvrir mes confitures et je pense qu’ils ne peuvent tarder longtemps maintenant. Je ne pourrai pas encore aller te rejoindre au bain aujourd’hui probablement mais si tu veux me traîner ce soir sur la montagne je serai très heureuse. Qu’est-ce que vous me donnerez pour VOTRE FÊTE [3] ? Ne vous ménagez pas car je compte sur quelque chose d’ÉNORME, mon héritage est à ce prix. Songez-y et comblez-moi de présents pour le FUTUR que je vous prépare. En attendant ne me faites pas trop tirer la langue après un pauvre petit moment de bonheur et venez tout de suite. D’ailleurs le bassin est tiré et vous n’avez pas besoin de LE BOIRE mais moi j’ai besoin de vous voir.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 129
Transcription de Chantal Brière

Notes

[1Surnom de Kesler.

[2Prénom de l’une des servantes.

[3Le 21 juillet est le jour de la saint Victor.

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