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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 1er mars 1857, dimanche après-midi 1 h ½

Tu fais bien de profiter du beau temps pour te promener, mon cher bien aimé, quoi que ce soit mon propre bonheur qui fasse les frais de cette promenade dont je ne suis pas mais l’exercice t’est si nécessaire que je suis presque heureuse de mon sacrifice en pensant au bien que cela te fera.
J’espère pourtant que je ne serai pas longtemps sans te demander la restitus de cette promenade qui me passe si importunément devant le nez aujourd’hui. En attendant je [illis.] mon rhume et je porte le deuil de ce pauvre vieux Fouyou [1] pendant que Suzanne continue de le pleurer avec toutes les larmes de son corps : il est impossible d’être plus consciencieusement navrée que l’est cette pauvre fille. C’est à faire envie aux veuves les plus inconsolables, avec ou sans commerce. Sérieusement, cette pauvre Suzanne a un véritable chagrin contre lequel je réagis pour mon propre compte tant il est vrai que ce pauvre Fouyou avait fait son creux dans mes habitudes domestiques. Mais je te dis là des choses, des FOLIES [2] qui prennent le plus beau de mon papier pendant que mon cœur attend impatiemment son tour pour te parler, pour t’aimer et pour te baiser ad hominem.

BnF, Mss, NAF 16378, f. 40
Transcription de Cindy Justin assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Hugo note la mort du chat Fouyou sur son carnet ce même jour.

[2Citation de Ruy Blas (acte I, scène 3) : Ruy Blas confie son amour insensé pour la Reine à son vieil ami don César.

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