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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 3 décembre [18]73, mercredi, midi ¼

Moi aussi, je reçois des lettres PERSONNELLES, attrapéa ! Et pour peu que vous en doutiez, je prouverai qu’elles peuvent me devenir très CHÈRES. Ah ! Mais… prenez-y garde ; à poulet, poulet et demi, c’est de droit. En attendant que votre hydrothérapie verdoie, je regarde le soleil qui flamboie et mon gribouillis qui poudroie [1] sans la moindre Petite Jeanne à l’horizon. Il faudra se résigner à déjeuner sans elle, ce qui est assez maussade pour toi, mon pauvre bien-aimé, qui n’asb que cette occasion dans la journée de voir un visage doux, souriant, rose et exquis à faire crever toutes les fées et tous les anges de jalousie. Heureusement qu’il y a une petite atténuation à cette regrettable privation, c’est qu’on te l’enverra tantôt avec son frère, non moins charmant. Si je ne suis pas trop patraque, je te demanderai de nous faire sortir tous pendant que le soleil sera encore sur l’horizon. J’espère que le reste de douleur que j’ai encore sera dissipé d’ici là et que je pourrai profiter de la promenade. Je fais tout ce que je peux pour cela en t’aimant de tout mon cœur.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 337
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

a) « attrappé ».
b) « n’a ».

Notes

[1Citation de Barbe-Bleue.

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