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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 13 novembre [18]73, jeudi matin, 7 h. ¾

J’ai l’espoir, mon cher bien-aimé, que tu as bien dormi cette nuit, car je n’ai entendu aucun bruit chez toi depuis le moment où tu t’es couché jusqu’à présent. Je le crois d’autant plus que je n’ai pas dormi du tout, ce qui m’a permis de constater la profonde tranquillité qui régnait dans ta chambre, puissé-jea ne pas m’être trompée. Je pense déjà à l’arrivée de Petite Jeanne. Je n’ose pas dire « de son frère », parce qu’il est plus que probable qu’il ira déjeuner chez Mme J. Simon avec sa mère. Je le regrette moins pour le soir à cause de la plénitude de la table et du chiffre 13 dont il serait l’appoint, sans compter la date d’aujourd’hui. Avec Petite Jeanne seule, nous serons douze et nous narguerons la mauvaise chance dans le cas où elle voudrait montrer le bout de son méchant nez. En attendant, tu as une lettre très pressante de Mlle Nelly Fiorentini [1] dont le style familier tapote gracieusement tes joues sans respecter ton ventre. En revanche, tu en as une autre, de lettre, prosternée, des deux frères Lyonnet, ce qui fait un aimable contraste entre le sans-gêne de l’une et l’adoration respectueuse de l’autre. Entre les deux, mon cœur ne balance pas. Il est vrai qu’il ne s’agit pas de mon opinion, ni de mon goût, ni de mes préférences, ni de mon cœur. Il ne s’agit que des tiens, ce qui est bien différent.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 320
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

a) « puissai-je ».

Notes

[1À élucider.

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