Paris, 2 septembre [18]73, mardi matin, 10 h. ½
Je ne sais pas s’il entre dans ton programme que je t’accompagne aujourd’hui à Paris, mais je suis prête, soit pour sortir, soit pour rester ; par conséquent ne te gêne pas pour l’un ou l’autre de ces deux cas ; je ferai ce que tu voudras, à charge de revanche et en bonne réciprocité ; voilà que tu descends. J’achèverai le reste plus tard…
11 h. ½
Cher bien-aimé, tu m’as laissé une si douce occupation que la résignation et la patience me paraissent légèresa et facilesb jusqu’à ton retour ; mais il ne faut rien moins que le tête à tête avec ton précieux et sublime manuscrit [1] pour opérer ce miracle. Je vais m’y mettre tout de suite afin d’arriver à le copier d’ici à deux ou trois jours à tête reposée et sans trop de précipitation pour ne rien oublier. Pendant ce temps-là, ces demoiselles iront rue Pigalle et rapporterontc la réponse de l’appartement s’il y en a une. De mon côté je t’aime, je te souris et je te bénis.BnF, Mss, NAF 16394, f. 256
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette
a) « légère ».
b) « facile ».
c) « rapporterons ».