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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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10 avril 1877

Paris, 10 avril [18]77, mardi matin, 11 h.

Cher bien-aimé, au moment où tu liras ce tendre petit gribouillis, je serai entrée de plain-pied dans mon soixante-et-onzième anniversaire. Le moyen de m’encourager dans cette vieille voie, c’est que tu lui fasses fête à ce pauvre anniversaire en constatant par un doux petit mot à moi adressé qui m’affirme que, loin que cet attardement dans la vie te déplaise, tu désires au contraire qu’il se continue autant de temps que tu vivras toi-même afin que nous arrivions ensemble devant Dieu, les ailes de nos âmes enlacées pour l’éternité. Rien qu’un seul petit mot que je puisse porter sur mon cœur et dans mon âme comme un divin viatique qui me rende, sinon invulnérable, assez forte pour porter vaillamment jusqu’au bout toutes les misères physiques et morales de la vie.
J’espère, mon grand bien-aimé, que cette petite exigence de mon amour tendrement superstitieux ne te dérangera pas trop de ton travail demain matin, autrement il ne faudrait pas en tenir compte du tout. Il me suffira de ton sourire, de ton baiser, pour être la plus heureuse et la plus radieuse des femmes. Sois béni, je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 101
Transcription de Guy Rosa
[Souchon]

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