Paris, 2 juin [18]77, samedi matin, 12 h. ½
La lettre des Rivet est à la poste, mon cher petit homme, les comptes de mai sont à jour ; et, en attendant que je puisse t’en recopier tout par le menu, voici les chiffres des deux dépenses :
celle de la maison ………………………2 675 F. 80
dépense extra …………………………...2 988 F. 65
Total des deux dép[enses] ……………5 564 F. 45
Recette du mois …………………………5 535 F. 95
J’ai dû prendre sur la recette de juin…… 28 F. 50 pour faire la balance exacte de la dépense et de la recette. Mme Lockroy me fait savoir à l’instant qu’elle ne déjeunera pas ce matin, ni les enfants, et son mari non plus, mais qu’ils dîneront de soir. Voilà, jusqu’à présent, mon cher petit homme, les nouvelles les plus émouvantes de la matinée. J’espère que nous pourrons sortir tantôt ; en attendant ce bonheur j’aurais celui de déjeuner en bonne fortune avec toi tout à l’heure. J’ai oublié de te dire que sur toute cette grosse dépense j’ai un franc de déficit !!!!! ………….. Oh ! Toto………. ! Et je t’adore, dix, cent, mille, mille, mimille, milliard des milliards.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 148
Transcription de Guy Rosa