17 janvier 1880, samedi soir, 3 h. ½
Voici, mon grand petit homme, ce que tu as à payer en dehors de la dépense courante qui ne s’arrête pas à partir de ce matin-même puisque j’ai déjà donné cinq francs aux sacristains de ta paroisse en échange de leurs brioches bénies. Dans le compte que je te donne n’est pas comprise la note du gaz qu’on t’a déjà présentée et qu’on doit revenir toucher peut-être demain mais dont j’espère le chiffre exact. Je suis très contente que tu aies enfin constaté par toi-même le chiffre exact des fournitures des magasins du Louvre ; aidé de Mme Lockroy il t’a été facile de constater les erreurs et les doubles emplois des premières factures présentées. Maintenant, mon cher adoré, nous savons qu’il est nécessaire de surveiller de près les notes de ce magasin gigantesquea dans ses comptes autant que dans ses comptoirs. Moi je t’aime sans marchander et je t’adore sans compter.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16401, f. 18
Transcription de Blandine Bourdy et Claire Josselin
a) « gigantesques ».