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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1835 > BnF, Mss, NAF 16324, f. 221-222

Mercredi soir, 8 h.

Tranquillise-toia, mon cher bien-aimé, je ne suis pas triste, du moins pas comme tu penses. Je suis triste du mal que je t’ai fait, je suis triste de ton absence, mais pas autrement. Je t’aime mon Toto, les autres paroles que je t’ai dites dans un moment de grandes douleurs ne doivent pas être mises au nombre des paroles sincères, pas plus que le bobo que tu m’as fait à la main ne sera considéré par moi comme une preuve de dureté et de méchanceté de ta part. Mon cher petit Toto, je ne peux pas vivre sans toi, je le sens de jour en jour davantage. Si tu me quittais, je mourraisb ou je deviendrais folle, ce qui est absolument la même chose. C’est bien vrai ce que je te dis là. Pour bien juger de la sincérité de mes paroles, c’est à présent qu’il faut les écouter, et c’est aussi à présent que je te dis que je t’aime de toutes mes forces.
Je viens de mettre un autre nom dans le petit bénitier, un nom chéri entre tous, un nom respecté, un nom vénéré, un nom béni. Ce nom, c’est le tien. Le tien comme mon amour te l’a donné, comme je le prononce dans des moments de joie et d’extase : Toto  !
Oh ! va, ne crains rien de la femme qui t’aime comme je le fais, quelles que soientc d’ailleurs ses faiblesses d’esprit ou ses mauvaises habitudes d’éducation, elle t’aime, je t’aime !

Juliette

BnF, Mss, NAF 16324, f. 221-222
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « tranquillises-toi ».
b) « mourerais ».
c) « quelque soit ».

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