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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Jeudi matin, 11 h. ½

Bonjour, mon cher bien-aimé, bonjour, mon cher petit Toto, je t’aime, je t’adore, je pense à toi, je ne pense qu’à toi. Tu n’es pas venu ce matin, sans doute tu auras travaillé. J’aimerais mieux que tu te fusses reposé, car je crains toujours les conséquences de ce travail assidu.
Mon cher petit homme, moitié endormie moitié éveillée, je n’ai pas été une seule minute sans penser à toi. À chaque bruit que j’entendais, je croyais toujours que c’était toi. Je t’ai appelé plusieurs fois pensant que je t’avais entendu dans le petit cabinet, mais il n’y avait de présent que mon amour qui ne me quitte jamais sous aucun prétexte. Je prévois que tu vas travailler toute la journée, et par conséquent je ne te verrai pas. C’est une pensée bien triste à laquelle il faut que je m’habitue pour qu’elle me soit moins difficile à supporter. Je vais redoubler d’amour pour toi, de cette façon la place sera fortifiée.
Petit homme adoré, donne-moi un tout petit moment de bonheura pour étendre sur toute ma journée. Je t’assure que je t’en serai bien reconnaissante et que je serai bien bonne et bien résignée pendant tout le temps que je ne te verrai pas. Mille et mille baisers. Je t’adore.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16323, f. 279-280
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « donne un moi un tout petit moment de bonheur ».

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