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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 25 juillet 1860, mercredi, 7 h. du matin

Cher adoré bien-aimé, encore un nouvel assaut donné à ta santé et à ta patience. Cependant j’espère que l’épreuve ne sera ni longue ni très douloureuse [1]. Pour cela il faut que tu enrayes un peu ton travail pendant quelques jours et que tu observes beaucoup ton régime. Il faut surtout te garder des refroidissements et de l’humidité presque continue de cette île verdoyante. En général je trouve que tu exposes ton lit un peu trop longtemps et par tousa les temps. Je te demande pardon de persister autant que je le fais dans ce rabâchage plus utile que tu ne le penses. Et puis la pensée que tu souffres me cause une si vive inquiétude que je ne sais à qui et quoi m’en prendre. Pardonne-moi, mon cher adoré, et dis-toi que je ne suis aussi douillette pour toi que parce que je t’aime plus que ma propre vie en ce monde, plus que [l’espoir  ?] de mon bonheur dans l’autre. Je regrette maintenant ta pauvre petite fête de demain. Si j’avais pu prévoir ce qui arrive, je ne me serais pas embarquée dans ce petit EXTRA qui ne servira qu’à faire ressortir malgré moi la triste préoccupationb qui me remplit le cœur. Mais je te le répète, mon bien-aimé, je sens au fond de mon âme que ce sera bientôt fini et sans de trop grandes souffrances. Je t’aime tant que cela doit servir à quelque chose.

BnF, Mss, NAF 16381, f. 195
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

a) « tout ».
b) « préocupation ».

Notes

[1Hugo a un furoncle dans le bas du dos.

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