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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 27 septembre [18]77, jeudi matin

Temps frais, chaudes amours, dit le proverbe dont je constate par moi-même la vérité ce matin.
J’espère que malgré la tâche que tu t’étais imposée cette nuit [1] tu n’es pas trop fatigué ce matin et que je vais te voir tout à l’heure. En attendant, je t’ai envoyé une bonne lettre de Mme Lockroy contenant de bonnes nouvelles de tes chers petits-enfants. Quoique le temps soit très beau où ils sont en ce moment et qu’ils paraissent s’y bien porter et s’y plaire, je pense qu’ils n’y peuvent guère rester plus de quelques jours encore et que nous allons bientôt en reprendre possession. C’est ce que Lockroy pourra peut-être nous dire aujourd’hui.
Tu trouveras une lettre de Bérard-Varagnac qui s’excuse tant bien que mal d’avoir tant tardé à répondre à ton invitation. Catulle Mendès m’a parlé hier du regret qu’éprouvait [Derondaire  ? Deroudaire  ?] du malentendu qui a fait croire à P. Foucher qu’il n’était plus à Paris, ce qui l’a privé de l’honneur de t’être présenté quand tu as pensé à lui. Il sollicite cet honneur à nouveau et sera bien heureux si tu le lui accordes. N’oublie pas Carjat [2], non plus que les Banville et les Saint-Victor et surtout n’oublie pas de m’aimer, moi qui t’adore.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 263
Transcription de Guy Rosa

Notes

[1Note de Hugo à la date de la veille : « J’ai complètement achevé aujourd’hui le tome Ier de l’Histoire d’un crime, de minuit à deux heures du matin, j’ai corrigé les dernières épreuves et donné les derniers bons à tirer. »

[2La veille, Carjat, écrit à Hugo pour lui demander la faveur d’un nouveau portrait. Il a déjà photographié Hugo lors du banquet des Misérables en 1862, et fin 1873 (remerciements à Jean-Marc Gomis pour ces précisions). Sa lettre, conservée à la Maison Victor Hugo de Paris, est ici transcrite par Gérard Pouchain :

Paris, 26 septembre 1877
Cher Maître affectionné,

Je voudrais bien lors de l’apparition de votre prochain livre publier un portrait de vous, accompagné des vers que je vous ai adressés il y a quelques mois [13 mars 1877].
Dame Censure m’a interdit la mise en vente de celui de Gambetta que je voulais publier comme propagande électorale, et dont je vous envoie un spécimen.
Je suis curieux de savoir si elle osera interdire le vôtre.
Comme mes derniers clichés sont un peu connus, vous me rendriez bien heureux en me faisant l’honneur et le plaisir de m’accorder une nouvelle séance.
Vous savez, n’est-ce pas, que j’apporterai à l’exécution de ce nouveau portrait tous mes soins et tout mon cœur.
Votre inaltérablement dévoué qui attend anxieusement votre réponse,
Étienne Carjat

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