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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 5 juillet [18]72, vendredi soir 4 h. ½

Je ne demanderais pas mieux, mon grand bien-aimé que de sortir avec toi tout à l’heure, malheureusement mon service obligatoire m’en empêche. Tant que nous tiendrons table ouverte ici la porte de sortie restera fermée pour moi ; il faut que tu en prennes comme moi ton parti. Ce n’est ni amusant ni hygiénique mais il le faut et je m’y résigne tant bien que mal. Tâche de ton côté, mon pauvre adorable et adoré bien-aimé, de faire un fort passus avant le dîner et cependant de rentrer assez tôt pour recevoir tes nouveaux hôtes à leur arrivée ce soir. Je croyais que tu devais commencer à déménager aujourd’hui ? Mais jusqu’à présent je ne vois pas que tu t’exécutesa. Je n’en suis pas autrement fâchée à cause de la pauvre Blanche qui a une migraine atroce depuis ce matin. Moi-même je redoute tout ce qui peut me forcer à me mouvoir dans un sens ou dans l’autre. Je suis encore si fatiguée, si courbaturée et si rompue que l’idée seule de mettre un pied l’un devant l’autre m’est pénible. J’espère que le bon grand air de l’océan me ravigotera et que nous ferons gaillardement à pied tous les deux notre douce et charmante promenade de chez nous au moulin cassé tous les jours. J’y suis décidée et cela sera puisque je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 191
Transcription de Bulle Prévost assistée de Florence Naugrette

a) « t’exécute ».

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