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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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16 mai 1868

Guernesey, 16 mai [18]68, samedi matin, 7 h.

Encore une very good nuit, mon cher bien-aimé, et, je l’espère, la même pour toi. Le temps est un peu brumeux ce matin mais je NA HI [1] pas cela car le soleil à face découverte est un peu raide à regarder à ce moment de l’année. Je pense que la chaste Suzanne [2] reviendra aujourd’hui [3]. J’espère qu’elle ne nous reviendra pas trop infatuée des ovations intéressées de sa famille champenoise. En attendant, je suis plus que jamais à sec d’argent au point de ne pouvoir pas faire acheter nos déjeuners à moi et à Griffon aujourd’hui. Eh, c’est demain dimanche ! Je m’en fiche cependant et je laisse nos estomacs sur votre conscience. Tant pis pour elle si elle les fait jeûner. Ce dont je suis sûre de ne jamais jeûner, c’est mon amour pour vous, MÔSIEUR, attrapéa !

BnF, Mss, NAF 16389, f. 134
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « attrappé ».

Notes

[1Vraisemblablement, Juliette Drouet jour avec les mots et déforme le groupe verbal « Je ne hais pas » (« Je n’haïs pas »).

[2Allusion à la pièce de Barré, Radet et Desfontaines La Chaste Suzanne (1793), pièce célèbre parce qu’elle avait déclenché un scandale politique. L’inspiration en est l’épisode biblique de Suzanne et les vieillards.

[3Suzanne est de retour le 19 mai 1868.

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