25 février 1871

Bordeaux 25 février [18]71, samedi, 6 h. du soir

Pas de chance, mon cher bien-aimé, je n’ai trouvé aucun Lanta [1] à qui parler, pas même le comptable, à peine un garçon à qui j’ai fait ta commission, en lui recommandant de la faire à ses maîtres et dans tous les cas de tenir un cabinet libre à six heures et demie précises ce soir et le dîner prêt à être servi pour cette même heure, six heures et demie. Je lui ai fait dire en même temps, au citoyen Lanta, dans le cas où il ne pourrait pas s’engager sérieusement à te servir tous les soirs à la même heure, avec une parfaite exactitude, il devait t’en informer ce soir. Je lui ai fait les observations quant à l’excellence du menu qui, le plus souvent, était plus que médiocre, enfin, mon cher adoré, bien que les prix soient en définitif plus chers que pour les dîners à la carte. Jeanne m’interrompt au moment où je t’écris : Je t’aime.

BnF, Mss, NAF 16392, f. 9
Transcription de Jean-Christophe Héricher assisté de Florence Naugrette