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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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1er février 1870

Guernesey, 1er février [18]70, mardi, 2 h. après midi

Depuis que je t’ai vu, mon cher grand bien-aimé, je me sens tout à fait mieux. Ton sourire a achevé de me guérir. Je ne sais pas si c’est une illusion de mes yeux et de mon cœur, mais il me semble en ce moment sentir le souffle du printemps. Peut-être cela tient-il à l’approche de l’anniversaire de la première représentation de Lucrèce Borgia [1] qui sera fêtée et acclamée demain soir [2] comme elle l’a été il y a trente-sept ans par le public enthousiaste. Le Bonaparte aura beau faire demain [contre cette  ?] admirable pièce, il en sera pour sa cabale policière. Mais je crois qu’il n’osera même pas se risquer dans cette infâme tentative. Je voudrais être à samedi pour en avoir le cœur net. En attendant je t’aime en princesse Négroni que je ne suis plus [illis.] que je suis toujours.

BnF, Mss, NAF 16391, f. 33

Transcription de Jean-Christophe Héricher assisté de Florence Naugrette

Notes

[1La première de Lucrèce Borgia, où Juliette tenait le rôle de la Princesse Negroni avait eu lieu le 2 février 1833.

[2Lucrèce Borgia est repris au Théâtre de la Porte Saint-Martin, lieu de sa création et de son premier succès. Marie Laurent joue le rôle-titre, et Mélingue Alphonse d’Este. Hugo écrit à Juliette, le 2 février : « Celle qui joue la Princesse Negroni s’appelle Bonheur. En 1833, elle s’appelait aussi Bonheur. »

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