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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 13 janvier [18]70, jeudi matin, 9 h. ½

En l’honneur de ta bonne nuit, mon cher adoré, et de ta jambe bientôt guérie tout à fait, j’interromps tous mes tripotages pour me livrer à la joie de cette bonne nouvelle. Je regrette seulement que Suzanne ait pris sous son vieux bonnet de te dire que j’avais eu une mauvaise nuit puisqu’il n’en est rien. J’ai eu seulement deux heures d’insomnie causée par mes douleurs ordinaires où le foie gras n’était pour rien. Voilà la vraie vérité. Je te remercie de m’avoir envoyé des SAUMES [1]. Elles vont me servir tout de suite, du moins une toute petite partie, pour ravitailler le garde-manger. Quant au rocher la Duchesse [2] suffit de reste. À propos de ravitaillement, il paraît que le Duc d’en face va de mieux en mieux. Il paraît certain maintenant qu’il s’en tirera encore cette fois. Espérons qu’il se tiendra enfin pour avertia et qu’il ne recommencera plus ses folies amoureuses. Quant à moi je vous prie de croire à ma sagesse comme en mon amour.

BnF, Mss, NAF 16391, f. 14

Transcription de Jean-Christophe Héricher assisté de Florence Naugrette

a) « avertit ».

Notes

[1Prononciation déformée de « sommes » (de l’argent).

[2La Duchesse en l’occurrence est le surnom que Juliette donne à l’amoureuse présumée de Kesler, qu’elle surnomme le Duc, et qui est au plus mal.

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