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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 13 décembre 1868, dimanche, 8 h. du matin

Cher bien-aimé, mon bonjour aujourd’hui n’est pas un beau jour et ma bonne nuit n’est rien moins que bonne mais tels qu’ils sont tous les deux, je te les donne avec tout mon cœur et toute mon âme. Cette nuit, ne dormant pas, je pensais à toi comme toujours avec amour et j’admirais ta bonté adorable qui se manifeste à chaque instant de ta vie et en toute occasion, témoin ce que tu vas faire pour suppléer au codicille de ta chère femme, en donnant à Kesler en son nom le souvenir qu’elle a oublié de lui laisser. Et dans le même jour les cent francs donnés à Mme Lacroix, ton appui à Luthereau, l’extension de tes quarante petits pauvres au chiffre 45 ou 46 et le pain à discrétion à tous ceux qui en demandent. J’en passe forcément et des meilleurs car la nomenclature en serait trop longue et je les résume tous dans une vénération, une admiration et une adoration sans borne.
Je pense avec tristesse à la confidence embarrassante que M. Marquand veut me faire tantôt ; car, outre que ses affairesa de ménage ne me regardent pas, je crois qu’il aurait tout à gagner en ne les divulguant pas [1]. Enfin je ferai de mon mieux pour panser une plaie que je crains incurable.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 341
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « ces affaires ».

Notes

[1Marquand, remarié après son veuvage, n’est pas heureux en ménage.

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