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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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7 juin 1868

Guernesey, 7 juin 1868, dimanche, 6 h. ½ du matin

Je commençais à m’inquiéter de ta nuit, mon cher bien-aimé, quand tu as paru sur ton toit alerte et gai comme un homme qui a bien dormi. J’espère que ces apparences n’étaient pas trompeuses et que tu as eu une bien réelle bonne nuit. Moi, j’ai aussi très bien dormi et je t’aime de toute mon âme. Et vous ? Répondez un peu, s’il vous plaît. À propos, j’ai trouvé tout à l’heure devant la toilette, à la place où tu baignesa tes yeux, une pièce de dix sous ; probablement une de celles que tu as perdues hier ? Et il est probable aussi que toutes les autres se seront éparpillées dans ta maison et dans la rue. Petite perte, en SOMME, et qui profiterab toujours à quelqu’un. Tu feras bien néanmoins de t’assurer si tes poches et ton porte-monnaie ne sont pas percés. J’ai bien peur que notre promenade d’aujourd’hui ne soit déjà tombée à l’eau. Le temps me paraît pris pour toute la journée et c’est demain la Saint Médard [1] ! Voisinage dangereux. Mais je m’en fiche, après tout, pourvu que tu m’aimes et que je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 158
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « tu baigne ».
b) « qui profiteras ».

Notes

[1D’après le proverbe météorologique populaire : « S’il pleut à la Saint-Médard, il pleuvra quarante jours plus tard ».

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