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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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28 mai 1839

28 mai [1839], mardi, 10 h.a

Bonjour, mon petit homme chéri, bonjour mon amour. Il n’est pas encore 10 h mais cependant je n’ai que le temps juste de faire mes affaires pour être prête à partir quand tu viendras me chercher. Pauvre cher bien-aimé, quelleb bonté angélique que la tienne cette nuit. Vraiment tu n’es pas fait comme les autres hommes. Ta bonté est celle du Bon Dieu. Quant à moi, j’ai l’air d’une mégère à côté de toi. Justement je m’aperçoisc que j’ai pris deux feuilles pour une et que j’ai retourné ma page sur la seconde feuilled. Je suis trop pressée pour les remplir toutes, aussi je remets à tantôt de lier ensemble ces deux feuilles par un trait d’union [illis.]. J’espère, mon Toto, que je ne vais pas chercher la petite vérole en me faisant vacciner ? C’est ça qui me ressemblerait, c’est-à-dire que j’en ai une peur de chien. Je ne suis pas Mme du Guignon pour rien et la petite vérole dans ce moment-ci me [illis.]. Il faut que je me dépêche de vous baiser car je suis très pressée. Jour un To Je vous adore. Bonjour un petit [illis.].

Juliette

BnF, Mss, NAF 16338, f 213-214-215
Transcription de Madeleine Liszewski assistée de Florence Naugrette

a) Une croix est inscrite à la suite de l’heure.
b) « quel ».
c) « apperçois ».
d) Une croix est inscrite en haut à droite de cette nouvelle page. Il semble que Juliette ait pris deux feuilles en même temps avant de les plier et qu’elle ait oublié d’écrire au verso du premier volet (verso du f. 213), rédigeant directement sur le premier volet de la deuxième feuille. Elle n’écrit rien non plus au verso du f. 214.


28 mai [1839], mardi soir, 6 h. ¼

C’était très gentil, aujourd’hui, mon petit bien-aimé, notre petite promenade ? Cela me rappelait nos beaux premiers jours. Mais vous auriez dû complétera votre réminiscence par un dîner à la banlieue quelconque où nous avions l’habitude de fricotter. Ceci me manque essentiellement. Vous seriez bien ravissant de me rabibocher demain du bonheur que vous ne m’avez pas donné aujourd’hui.
Je ne sais pas si mes petites blessures donneront un bon résultat, mais ellesb me font un petit mal anodin assez agréable. J’ai trouvé Mme Pierceau vraiment souffrante. La pauvre femme est toute abattue. À sa place, j’aurais retenuc la mienne par la même diligence qui emportait mon objet et nous nous serions fait faire mutuellement beaucoup de chemin. Voilà mon genre à moi, et c’est le bon, osez dire le contraire. À propos de diligence, il en passait une fameuse comme vous étiez au coin de la rue. J’ai compris que vous vous souhaitiez avec moi sur l’impériale de la susdite et j’y répondais en CŒUR, non de la Renaissance [1]. Hélas ! c’était à peu près comme si je chantais car le sixième étage de la rue de la Madeleine était [inamovible  ?] tandis que vos jambes accéléraient le pas et que mon cœur vous suivait à l’unisson. Hélas ! Hélas ! Je ne vous ai pas fait le portrait de la diligence parce que mes pinceaux n’étaient pas prêts et que je vous adore.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16338, f. 216-217
Transcription de Madeleine Liszewski assistée de Florence Naugrette

a) « completter ».
b) « elle ».
c) « retenue ».

Notes

[1Théâtre de la Renaissance.

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