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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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28 janvier [1841], jeudi, minuit ¼

Bonjour, mon Toto chéri, qu’est-ce qui t’arrive donc, mon cher adoré ? Je comptais si bien sur toi ce matin que je me suis réveillée à peu près à l’heure à laquelle tu as l’habitude de venir et que j’ai eu toutes les peines du monde à me rendormir. Vous n’êtes pas gentil, mon amour, de n’être pas venu ce matin.
L’ouvrière Pauline n’est pas venue non plus. Si elle était plus jolie et moins sale, je pourrais supposer que vos deux inexactitudes réunies ont fait un rendez-vous criminel, mais avec toute la bonne volonté du monde il n’y a pas moyen de tirer parti de cette affreuse supposition. Je ne suis pas d’aussi bonne composition à l’endroit des lettres et des vers de femmes que vous recevez avec leurs adresses, ce qui n’est pas MALADROIT pour des femmes qui font métier de raccrocher des dupes. J’espère cependant, mon Toto, que vous n’avez pas écrit à aucune d’elles sans me le dire et j’attends de votre loyauté que vous me montriez les réponses que vous ferez à ces femelles. Ce n’est pas un jeu, mon Toto, je te le dis très sérieusement et je serais bien triste et bien malheureuse si tu agissaisa autrement envers moi.
Je t’aime mon Toto, je t’adore mon petit homme. Baise-moi, je t’aime. Reviens tout de suite après avoir lu ma lettre.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16344, f. 85-86
Transcription de Gwenaëlle Sifferlen assistée de Florence Naugrette

a) « agissait ».

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