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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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27 août [1836], samedi après-midi, 1 h. ¾

Vous voilà parti, mon cher bijou, et je ne sais pas pour combien de temps car vous me faites bien l’effet d’aller à Fourqueux aujourd’hui. N’importe, je vous attendrai sinon avec patience et gaieté, avec amour du moins et avec résignation. C’est tout ce que je peux faire de mieux.
Je suis un peu moins mécontente du portrait quoiqua’il ne soit pas comme vous êtes et comme je vous vois. Mais il paraît que c’est trop difficile pour ne pas dire impossible, je me contenterai donc de cet à-peu-près. Je vous regarderai d’ailleurs à travers un prisme dans lequel vous êtes toujours beau, noble et grand. Ce prisme-là c’est mon amour.
Je m’aperçoisb que vous avez laissé votre passe-partout, ce qui me fait espérer que je vous verrai avant votre départ pour Fourqueux, ce qui me promet encore un petit peu de bonheur.
Je n’ai pas encore fait ma toilette mais j’ai fait celle du chat. J’ai écrit toutes mes dépenses, j’ai rangé bien des choses enfin je me suis occupée. Je vais me faire très belle pour vous retenir à Paris. À bientôt mon Toto chéri. Je vous aime. Foufe [1], vous êtes une bête.

Juliette

BNF, Mss, NAF 16327, f. 270-271
Transcription de Nicole Savy

a) « quoique ».
b) « apperçois ».

Notes

[1Si notre lecture est exacte, il peut s’agir d’un mot wallon, qui signifie loque, guenille. On se rappelle que Juliette a vécu en Belgique.

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