4 août [1836], jeudi après-midi, 3 h. ¼
Tu es bon, je t’aime, tu es noble, je t’aime, tu es beau, je t’aime, tu es ravissant, je t’adore.
Quand tu m’as quittéea tantôt je n’en pouvais plus et croyais être bien et durement empoisonnée par le fameux remède anti-poétique. Cependant je vais mieux et je reprends espoir de manger encore plusieurs dîners avec vous sous le MARRONNIER [1].
Cher bijou tu es excellent d’avoir enfin consenti à te laisser défigurer par le célèbre [N ?] [2]. Je comprends bien tout l’ennuib que cela te cause, indépendamment de la perte de temps. Mais tu es si sûr de me rendre bien heureuse, mais tu sais si bien comment je t’en récompenserai. Je t’aimerai tant et je serai si bonne que tu ne regretteras pas cet acte de complaisance. J’ajouterai même une prime tout le temps que dureront les séances. Devinez… Enfin je me mettrai à votre discrétion…
Cher petit homme chéri, je te crois à Fourqueux [3], mais que tu y sois ou non, le triste pour moi c’est que tu n’es pas avec moi. Du reste mon cher petit ange si bien tranquille et bien confiant je suis incapable de te tromper.
À bientôt mon amour. Je baise vos pieds vos mains et le reste. Je vous aime je pense à vous je suis très bonne et très douce. J’oserai même dire très gentille.
>J.
BnF, Mss, NAF 16327, f. 210-211
Transcription de Nicole Savy
a) « quitté ».
b) « l’ennuie ».