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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 21 novembre 1862, vendredi, 5 h. du soir

Tu me punis de ma corvée Allez en t’en allant au moment où je rentre, comme si c’était de ma faute, mon cher petit injuste ; et pourtant je t’avais demandé la permission d’y aller en te démontrant la nécessité de le faire plutôt aujourd’hui que demain à cause de mon DRAINE [1] qui ne fonctionne plus et menace d’empester toute la maison. J’espère que ce n’est pas par MECHANCETE ni par caprice que tu es parti, mon trop aimé, mais parce que tu avais à fermer quelques fenêtres et peut-être encore donner quelques ordres à tes ouvriers ? J’espère aussi que tu vas bientôt revenir et que je pourrai te voir encore quelques minutes avant le dîner. En attendant, je te gribouille ma restitus que j’ai été forcée de laisser de côté pour pouvoir être prête à temps pour sortir avec toi tantôt. Quel bonheur pour moi que cette douce promenade, mon doux adoré. Jamais tu ne sauras les actions de grâce que j’ai rendues à Dieu et à toi tout le temps qu’elle a duré. Ah ! te revoilà ; quelle joie ! Je continue puisque tu lis de ton côté, et je profite de ta lecture pour te dire à ta propre face et à celle de Dieu que je t’adore.

J.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 246
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

Notes

[1Vraisemblablement prononciation guernesiaise de « drain » = système d’écoulement des eaux usées.

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