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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 14 octobre 1862, mardi matin, 7 h. ½

Bonjour, mon ineffable bien-aimé, bonjour mon généreux homme, bonjour. Que la vie te soit heureuse et légère à porter, c’est le vœu bien sincère et bien ardent de mon cœur et c’est pour cela que je te supplie de m’avertir du moment où tu sentiras le poids de mon vieil amour. Ne t’inquiète pas de ma tristesse apparente qui n’est autre chose que le profond recueillement de mon âme au moment de clore ma vie. Je voudrais ne te laisser qu’un bon souvenir et le besoin de me retrouver dans l’autre monde ; aussi je demande à Dieu ardemment de ne pas prolonger inutilement mon existence afin de pouvoir emporter mon amour entier au ciel et mériter ta bénédiction. Ne t’inquiète pas, je te le répète, mon doux adoré, de mon extérieur et de ma mélancolie sans objet, car au fond du cœur je ne pense qu’à t’aimer et au moyen de te rendre heureux. J’espère que tu as passé une bonne nuit et que rien ne troublera ta journée ni notre petit festival de ce soir auquel je souris d’avance. Je voudrais être à tantôt pour savoir comment tu vas et pour t’inonder de tendresse. En attendant je te baise de l’âme.

J.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 210
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa
[Souchon]

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