10 octobre 1862

Guernesey, 10 octobre 1862, vendredi matin, 8 h.

Bonjour, mon bien-aimé, bonjour qu’on vous dit, surtout si vous avez passé une bonne nuit sans insomnie et sans mauvais rêve^a aucun. Voilà donc la fameuse corvée Corbin passée ! il n’en sera plus question que dans le ROMANCERO de la stupidité humaine renforcée de guernesisme. Du reste il paraît que tu en avais long à raconter car il était 11 h. ¼ quand je me suis couchée et ta lumière ni ta personne n’avaient pas encore paru dans ta chambre. J’espère que tu n’en n’auras que mieux dormi et que tu n’en seras que plus plus gai ce matin. Il est temps que tu reprennes ton calme et ta sérénité habituels, mon pauvre cher petit homme, car rien ne te sied mieux et rien ne peut me rendre plus heureuse. Pour cela je consens à toutes les FLIRTATIONS qui te plaieront avec les séduisantes INSULAIRES qui te tomberont sous la main à commencer par Mistress Tennant^b. Indéfiniment je tâcherai de faire mon bonheur du tien et ma joie de tes succès féminins.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 206
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

a) « rêves ».
b) « Tenant ».