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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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23 mai 1862

Guernesey, 23 mai 1862, vendredi 8 h. ½ du m[atin]

Bonjour, mon cher petit homme, bonjour, les yeux encore à moitié clos tant j’ai dormi toute la nuit. Puisses-tu m’en dire autant de ton côté et je serai la plus contente des Jujus ce matin. Jusqu’ici j’ai beau regarder dans ta direction, je ne vois rien s’agiter chez toi, ce qui me fait craindre que tu n’aies eu encore un temps d’insomnie dans la nuit. Du reste, il fait un temps à dormir debout : triste, mou, maussade, pluvieux, voilà jusqu’à présent l’aspect de sa physionomie. Heureusement que j’ai le soleil en moi, ton amour. Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il tonne, il est toujours là, rayonnant et splendide, faisant éclore et s’épanouir tous les bonheurs et toutes les joies de ma vie. À preuve que je viens de remplir de baisers et de tendresse la belle petite rose que tu m’as donnée hier 22 mai, jour de la Sainte Julie, et que je vais la réunir sous cette date à toutes mes autres reliques adorées qui me viennent de toi. Pourvu que tu ne sois pas souffrant ce matin et que ta nuit ait été bonne, je serai très reconnaissante au bon Dieu. Jusqu’à présent, je ne vois aucun mouvement chez toi, peut-être es-tu déjà depuis longtemps au travail, mais quel que soit le motif qui [te dérobe ?] à mes yeux, si tu te portes bien et si tu m’aimes, je bénis Dieu et je t’adore.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 132
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

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