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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 28 décembre 1861, samedi, 8 h. du m[atin]

Bonjour, mon cher bien-aimé, bonjour, mon cher petit travailleur, bonjour de mon lit où je suis paresseusement et chaudement encore pendant que toi tu pioches dans quelque coin de ta maison et peut-être, hélas ! sans un bon feu ? J’espère pourtant qu’il n’en esta pas ainsi et que tu es au contraire CONFORTABLEMENT installé auprès d’un bon braiser bien ardent. J’espère encore que tu as passé une aussi bonne nuit que moi-même et que ton mal de gorge a disparu ou diminué toujours comme le mien. Enfin, mon adoré, j’espère que nos deux cœurs et nos deux âmes sont à l’unisson ce matin pour nous aimer l’un l’autre à jamais en ce monde et dans l’autre. Cher adoré, je suis impatiente de savoir comment tu trouveras notre besogne actuelle à Mme Chenay et à moi. Je suis si étonnée et si contristée de la non réussite de la première fois que je suis assez tourmentée pour le succès de la seconde fois. Cependant j’ai la conscience que je m’applique à n’avoir aucune distraction et à ne rien laisser passer mais cela ne suffit pas pour me rassurer et je ne serai vraiment tranquille que lorsque tu auras donné toi-même ton SATISFECIT. En attendant je suis assez mal dans mes : point et virgule, et je souffre sans exclamation et je surveille la pauvre petite Mme Chenay sans pitié à la ligne et je t’aime au milieu de tout cela sans ponctuation.

BnF, Mss, NAF 16382, f. 192
Transcription de Florence Naugrette

a) « qu’il n’en n’est ».

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