Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1861 > Novembre > 22

Guernesey, 22 novembre 1861, vendredi matin, 8 h.

Bonjour, mon cher petit homme béni, bonjour avec le désir que tu aies passé une bonne nuit. Bonjour avec la satisfaction d’avoir fini la collation que tu attendais. Quand je dis fini ce n’est pas tout à fait exact car j’ai encore pour ma part à faire des signets explicatifs qui te renseigneront tout de suite sur la chose que tu as à revoir. Ceci, je le ferai à tête reposée, auprès de mon feu, tantôt. En attendant, voici Mme Chenay rendue tout entière à la copie et moi-même, je ferai tous les jours mes quelques petites lignes, à côté de mon ménage, ce qui me sera une petite compensation à l’immense regret de ne pouvoir pas tout copire. Et puis, mon adoré, je pourrai me donner le luxe d’une restitus exacte, maigre luxe quand je compare mes hideux gribouillis à l’amour splendide que j’ai dans le cœur. Hier, cela m’a été impossible, à mon grand regret, mais je tenais à finir la collation et pour cela il fallait brûler ma pauvre restitus même avant son apparition dans le monde. Je l’ai fait, non sans bisque, hélas ! Aujourd’hui, je ne me trouve pas beaucoup plus satisfaite parce que je ne t’ai encore rien dit qui vaille la peine tandis que j’ai le cœur et l’âme remplis de merveilles, d’admiration et d’adoration pour toi, à défaut d’esprit et de place pour te les raconter. Je te baise en bloc et à mains jointes.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16382, f. 158
Transcription de Sophie Gondolle assistée de Florence Naugrette

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne