25 février 1862

Guernesey, 25 février 1862, mardi matin [8 h.  ?]

Bonjour, mon cher petit homme, bonjour dans toutes les [illis.] de mon amour, de mon bonheur et de ma santé. Comment vas-tu ce matin, mon cher adoré ? As-tu bien dormi malgré la grosse tempête ? Comment vas-tu ce matin et comment m’aimes-tu ? That is the question ; prenez garde à votre réponse car si elle ne me satisfait pas depuis pater jusqu’à amen je reprends toutes mes bonnes nouvelles et je serai malade et méchante comme un diable pour vous punir de vos trahisons, étant convenu^a entre nous que nos cœurs, nos âmes et nos santés doivent aller à l’unisson. Je verrai bien si vous exécutez le traîté en conscience. En attendant, il fait un froid de loup et tu fais sagement de tenir tes fenêtres fermées tant que tu n’es pas habillé. Quant à moi, j’ai les doigts si engourdis que je ne peux pas tenir ma plume. C’est vraiment grand dommage pour les belles choses que je t’écris. Ah ! que je vous vois vous ficher de moi, vilain homme ! C’est bien assez de mon CATARRHE^a sans compter bien autre chose et le reste. Toto, Toto, Toto, je ne te dis que ça mais cela contient tout, telle est ma force.

BnF, Mss, NAF, 16383, f. 50
Transcription de Marie Rouat assistée de Chantal Brière

a) « convenus ».
b) Le mot est souligné trois fois.