29 mai 1882

Paris, 29 mai 1882, lundi matin, 8 h.

Bonjour et bonne nouvelle, mon cher petit homme, tes enfants [1] déjeunent ce matin. Il ne tiendra qu’à toi de déjeuner avec eux en faisant, ce que tu fais quelquefois, ta toilette en deux actes. Je t’annonce cela tout d’abord, sachant le plaisir que tu en éprouveras. J’espère même qu’une bonne pluie… OPPORTUNISTE leur donnera la bonne pensée de rester à dîner avec nous. En attendant que ce vœu se réalise je tâche de mettre un peu d’ordre dans la maison que les papiers, paperasses, journaux, brochures et livres envahissent à qui pire pire. Je crois que Lesclide viendra se mettre à ta disposition tantôt dans le cas où il te conviendrait^a d’user de son congé de la Pentecôte pour revoir et relire le dossier des lettres juives [2]. Je te fais souvenir encore une fois du pauvre Pelleport qui attend un mot de toi pour entrer radieux dans l’éternité. Pense aussi à envoyer son mois à M^me Chenay et pardonne-moi de t’ennuyer^b tous les jours à propos de tout et de bien autre chose… Je souffre tant de l’estomac en ce moment que je me trouve encore bien bonne de ne pas être la plus mauvaise bête qu’il y ait en ce monde.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16403, f. 97
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette

a) « conviendrais ».
b) « ennuier ».