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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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13 mai 1882

Paris, 13 mai 1882, samedi matin, 7 h. ½

Quoi qu’encore bien patraque ce matin, mon cher bien-aimé, je te souris et je t’aime avec l’entrain de nos premières amours. Il ne sera pas dit que mon cœur se taise devant les criailleries de mon estomac et je te le prouve en ce moment même où je souffre comme un diable en t’aimant comme un ange. Sans compter que je suis plus embarrasséea du citoyen [illis.] ce soir qu’une poule avec un seul poulet. Jourde qui devait venir avec nous ce soir m’écrit qu’il est au lit avec une forte grippe. Les Lesclide, eux-mêmes, me font défaut, moins un, Mlle Isaure. En fin de compte nous ne serons que quatre ce soir ce qui, vu l’encombrement habituel de ta table, paraîtra bien vide. Il est vrai que tu suffis, de reste, pour remplir le monde entier. Donc pas de regret de ce côté-là. Tu sais que tu as séance publique à deux heures. Je ne te dis que ça. Le reste te regarde et je reviens à mon mouton bêlant. Je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime à tous les vents, à touteb heure et en tout lieu.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16403, f. 82
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette


a) « embarassée ».
b) « tout ».

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