Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1839 > Mars > 26

26 mars 1839

26 mars [1839], mardi après-midi, 3 h. ¼

Je vais me dépêcher de vous écrire, mon bien-aimé, pour pouvoir me débarbouiller. Je suis un peu souffrante mais l’air et la distraction me font du bien. Quand je ne vous vois pas j’ai besoin de parler de vous, voilà mon chica. Le vôtre, c’est de faire toutes sortes de bonnes promesses que vous ne voulez pas tenir. C’est le moins bon des deux, cependant je reconnais que vous avez été très gentil ce matin et je vous en fais tous mes compliments. Je vous aime. Je voudrais que l’exposition [1] fût finie, elle me pèse comme un cauchemar. Et puis d’ailleurs je n’aurai mon cher petit portrait qu’après et c’est une raison de plus pour m’en faire désirer la fin avec plus d’impatience encore. Je voudrais être plus vieille de trois mois dans l’espoir que nous ferons notre petit voyage annuel, pourvu que cet espoir ne soit pas déçu comme tant d’autres. Aimez-moi, mon Toto, j’en ai bien besoin et je vous aime de toute mon âme.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16337, f. 305-306
Transcription de Madeleine Liszewski assistée de Florence Naugrette

a) « chique ».


26 mars [1839], mardi soir, 9 h.</p

Où êtes-vous, mon adoré ? Que je vous suive de la pensée comme je vous suis de l’âme partout où vous êtes. Je t’aime, mon Toto, je t’aime comme si je n’avais plus beaucoup de temps à vivre, je mets les morceaux doubles comme une gouiaffe. Au reste, quelle quea soit ma gueulardise, je suis bien sûre d’en avoir encore de reste pour l’éternité mais vous, mon petit homme qui m’aimez si peu à la fois, vous n’en aurez peut-être pas pour longtemps car le proverbe qui dit : que l’appétit vient en mangeant, dit aussi que plus on aime et plus on veut aimer. Ainsi si vous retournez cela, vous devez convenir que vous n’en aurez pas jusqu’à la fin de MES jours. Taisez-vous. D’ailleurs, voilà la mère Pierceau qui dit qu’elle aime beaucoup votre figure. Et moi je réponds qu’elle n’est pas dégoûtée, et je vous prie de n’en pas prendre de fatuité, mais de m’aimer encore plus si vous pouvez. Je ne pouvais plus m’asseoir ni marcher en entrant chez Mme Pierceau mais ma douleur s’est un peu calmée ce soir et si tu veux et s’il fait beau nous nous en irons à pied parce que je crois que la voiture me fait du mal. Et puis je t’aime et puis je te désire et puis je t’adore.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16337, f. 307-308
Transcription de Madeleine Liszewski assistée de Florence Naugrette

a) « quelque ».

Notes

[1À élucider.

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne