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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 30 décembre 1858, jeudi, 10 h. du m[atin]

Bonjour, mon cher bien-aimé, bonjour par le bec de ma plume puisque tu n’as plus le temps maintenant d’en recevoir bouche à bouche de toi à moi. J’espère que tu as passé une bonne nuit et que ton dîner ne t’aura pas incommodé. Quant à moi, je me suis bourrée ce matin, bien avant le jour, d’une horrible médecine que j’ai encore sur le cœur et que je voudrais sentir beaucoup plus loin. Quand je pense que j’en ai encore pour deux jours matin et soir, l’eau m’en vient à la bouche. Il va sans dire qu’après cette atroce tentative, je me tiendrai tranquille, laissant mon ventre et tout ce qui s’ensuit devenir ce qu’ils pourront. En attendant, je pourrai peut-être faire servir toute cette purgasserie à ne pas ALLER chez les Marquand mercredi prochain, à moins que tu n’en décides autrement. Voici ce qui arrive : Mme Marquand hier au soir, pendant que tu te baignais les yeux, m’a prise à part pour me demander si cela me contrarierait de me trouver avec les Duverdier et Guérin chez elle. Naturellement, j’ai dû répondre que non mais en réalité je voudrais éviter la rencontre sans m’attirer aucun désagrément si c’est possible. Voilà pourquoi je comptais me servir de la médecine pour rester chez moi. Si cela peut se faire, tu iras seul à ce dîner et moi je resterai de mon côté, plus que désappointée de perdre mon mercredi c’est-à-dire la [illis.] de te voir et de vivre avec toi.

Bnf, Mss, NAF 16379, f. 363
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette

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