9 décembre 1858

Guernesey, 9 décembre 1858, jeudi matin, 9 h. ¾

Bonjour, mon bien-aimé, bonjour aux quatre points de l’horizon. Je t’aime et vous ? J’ai voulu déblayer mon lucoot ce matin avec l’aide de Suzanne pendant qu’il fait beau. C’est ce qui est cause du retard de ma restitus. Je ne t’ai pas demandé hier s’il te convenait que je t’envoie^a ton bas ce matin et dans le doute je m’abstiens, dans le cas où il te conviendrait mieux de l’emporter toi-même. Je crois qu’il serait urgent de ne pas tarder plus longtemps de le rendre à Naftel ; ceci dit, mon bien-aimé, j’ajoute que j’ai trouvé du papier CULOTTÉ [1] pour l’autographe que tu sais. Quant à ceux de M^me de Girardin, il m’a été impossible de mettre la main sur un seul et pour M^me Sand je n’ai que le seul et unique que tu connais et dont il me serait difficile de me saisir avant d’en avoir un autre pour le remplacer. Cependant, si tu le crois tout à fait nécessaire, j’en ferai le sacrifice en souvenir des soins et du dévouement sans borne du bon docteur pendant ta maladie. C’est une manière de t’aimer qui en aurait encore son petit mérite de ma part.

Bnf, Mss, NAF 16379, f. 342
Transcription d’Anne-Sophie Lancel, assistée de Florence Naugrette

a) « envoye ».