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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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17 mars 1879

Paris, 17 mars [18]79, lundi matin, 9 h.

Tu ne m’as pas entendu ce matin quand je suis entréea dans ta chambre et tu n’as pas senti à travers ton bon sommeil tous les baisers qui jaillissaient de mes yeux et de mon âme sur toi pendant que tu dormais à poing fermé. Ce que voyant, je me suis retirée discrètement en te souhaitant de doux rêves.
Cher adoré, les jours se suivent et les dépensesb aussi à preuve que je viens de donner, plus l’appoint, 201 F. 10 c. pour le bois et pour les porteurs 4 [F. ?]. Heureusement que je n’avais pas encore touché aux deux cents francs que tu m’avais donnés hier, ce qui m’a permis de ne pas te réveiller pour payer cette facture. Tout à l’heure il sera temps quand la blanchisseuse sera là. En attendant, mon grand bien-aimé, je suis heureuse de ta bonne nuit et de ta bonne santé qui ne laisse rien à désirer dans ce moment-ci. Il faut tâcher de la conserver précieusement, pour toi, d’abord, pour l’humanité dont tu es le porte lumière et le guide et pour moi dont tu es l’âme.

[Adresse :]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF, 16400, f. 75
Transcription de Chantal Brière

a) « entré ».
b) « dépense »

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