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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 24 avril [18]72, mercredi soir, 4 h.

Cher bien-aimé, je viens de voir tes deux adorables petits enfants que j’ai eu le courage de renvoyer tout de suite, après les avoir bourrés de fraises, d’oranges et de biscuits, à cause de la pauvre petite portière qui est au plus mal aujourd’hui. J’espère que cette fugitive apparition sera sans danger pour tes deux chers enfants. Mais je prie qu’on ne les ramène plus, tant que la pauvre petite malade ne sera pas guérie. Et même, si cela dépendait de moi, je vous transporterais tous, grands et petits, bien loin de ma maison, dussé-je y rester seule jusqu’à la complète disparition de cette maladie inquiétante pour ceux qui ne l’ont pas encore eue, ce qui n’est pas mon cas. Enfin, mon cher adoré, je demande à Dieu de te préserver de tout mal ainsi que tes bien-aimés petits anges. Je te recommande donc la plus grande prudence pour toi et pour eux. J’ai eu la visite de ton menuisier Charroin qui venait savoir si son mémoire était réglé, te priant dans le cas où il ne le serait pas encore de lui donner un acompte pour sa fin de mois parce qu’il se trouve dans le plus grand embarras. Il te le demande comme un vrai service et il t’en serait bien reconnaissant. J’ai reçu une lettre de Mme Montferrier qui dépasse la mesure de la raison. Je te la montrerai un jour que nous serons tête à tête. En attendant je te prie de n’en tenir aucun compte. Aime moi, je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 113
Transcription de Guy Rosa

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