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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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27 juillet [1848], jeudi matin, 8 h. ½

Bonjour, mon rayonnant bien-aimé, bonjour, mon sublime adoré, bonjour je te baise en pensée. Hier je t’ai suivi des yeux jusqu’à ce que tu aies tourné le coin de ma rue et depuis ce moment-là mon âme est restée avec toi. Je l’y laisse pour qu’elle te protège, qu’elle écarte de toi les importuns et qu’elle veille sur ton amour qui est ma joie et ma vie. Ne crains rien sur les suites de la rencontre d’hier. Je serai aussi discrète que tu peux le désirer et le repos de ta famille ne sera jamais compromis par mon imprudence, pas plus que ta dignité dont je suis aussi jalouse que toi-même. D’ailleurs rien ne me prouve que Mme Dorval donne suite à notre reconnaissance d’hier et si elle le fait ce sera tout au plus une fois ou deux. Mais dans tous les cas, je te le répète, tu n’as rien à craindre des rapports que nous aurons ensemble car dès qu’il s’agit de toi et des tiens, j’ai la sollicitude constamment éveillée et aucun bavardage du monde ne saurait la distraire. Sois donc bien tranquille, mon doux adoré et ne te charge pas l’esprit d’une préoccupationa désagréable et inutile. Je t’aime de tous les amours à la fois c’est tout dire.

Juliette

MVHP, 8119
Transcription d’Anne Kieffer assistée de Michèle Bertaux

a) « préocupation ».

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