12 janvier 1858

Guernesey, 12 janvier 1858, mardi soir, 5 h. ½

Il n’est telle qu’une Juju de Jatte quand elle se met en train de courir, mon cher petit homme, et vous pourrez en faire l’épreuve tout de suite, si vous voulez, en venant me chercher pour grimper sur la montagne, tout d’une haleine mais il n’est pas probable que vous profitiez coup sur coup d’une si belle ardeur de jambe sans compter que vous avez à consoler le sensible Quesnard [1] et son toutou ce soir, ce qui vous empêchera probablement de venir de bonne heure. En attendant, je vous flanque de la restitus en veux-tu pas en vlà : ça vous apprendra à faire le galant avec une pauvre femme qui ne sait et qui ne peut que vous aimer plein son cœur et plein son âme. Tant pire pour vous qui ne savez pas vous contenter de cela tout sec, et qui croyez allonger la sauce de mon poisson amour avec le contenu d’un [illis.]. Pour un homme d’esprit, vraiment vous m’étonnez [2] !

BnF, Mss, NAF 16379, f. 13
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette