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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 24 janvier [18]78, jeudi soir, 7 h.

Cher bien-aimé, je te brosse ma restitus bouci boula [1], comme au loto, prenant au hasard, dans ma pensée et dans mon cœur tout ce qui s’y trouve d’amour, de tendresse, d’admiration et d’adoration pour toi. J’arrive toujours en retard à ce moment de la journée parce que c’est l’heure où je suis forcée d’être en libre pratique pour les allants et venants de ta trop nombreuse clientèlea. C’est pourquoi je m’épêche de toute la vitesse de mes pattes de mouche afin d’être à mon poste tout à l’heure. J’espère que j’y parviendrai, dussé-jeb m’épater lourdement au beau [milieu] de mon gribouillis. Je n’ai pas eu le temps de te demander ce qui s’était passé à ton Sénat comptant d’ailleurs sur ton reportage ce soir pour le savoir. En attendant je me borne à me ficher de confiance de vos avortements successifs. C’est bien la peine d’être sénateur pour faire rien du tout. Moi au moins je t’adore.

BnF, Mss, NAF, 16399, f. 21
Transcription de Chantal Brière


a) « clientelle ».
b) « dussai-je ».

Notes

[1Expression associée, dans le jeu du loto, à la boule numéro 69.

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