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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 27 septembre 1856, samedi, midi ½

Bonjour, mon rare petit homme, bonjour. Je ne vous ai pas encore vu aujourd’hui, cela veut-il dire que je ne vous verrai pas du tout de la journée ? Est-ce que vous ferez votre promenade tantôt ? Dans tous les cas, il serait juste de m’en prévenir, ne fût-cea que pour me faire prendre courage et patience jusqu’à ce soir. En attendant, je ne sais à quoi m’en tenir mais déjà, je ne suis que trop certaine que je ne vous ai pas vu depuis hier. Qu’est-ce que vous dites de la tempête de cette nuit ? Est-ce que tu as pu dormir pendant tout cet effroyable vacarme de la pluie et du vent ? Quant à moi, j’ai été presque aussi agitée que le temps et je suis sûre que je n’ai pas dormi une heure dans toute la nuit. Aussi, ce matin, j’étais brisée de courbaturesb. Une partie du haut de la maison s’est détachée et est tombée dans la gouttière et dans le jardin. J’espère qu’il ne sera rien arrivé dans ta maison ni dans ton jardin. Notre voisin a eu un gros pommier déraciné. Pourvu qu’il ne soit arrivé aucun sinistre en mer, c’est tout ce qu’il faut et on est trop heureux d’en être quitte pour quelques dégâts de maison et d’arbres. Mais je t’attends, mais je t’aime, mais je t’adore.

Juliette

Bnf, Mss, NAF 16377, f. 238
Transcription de Mélanie Leclère, assistée de Florence Naugrette

a) « fusse ».
b) « courbature ».

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