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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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6 octobre [1838], samedi matin, 11 h.

Je n’ose pas te demander ce qui t’est arrivé, mon adoré, car je crains que la réponse soit : JE TRAVAILLE, ce qui n’est que trop vrai et que trop forcé. Cependant tu as dû te reposer un peu ce matin ? Tu as déjeuné quelque part ? Enfin vous étiez bien beau et bien parfumé hier pour un homme qui travaille. J’ai eu cinq ou six accès de jalousie dans la nuit qui m’ont rendue bien malheureuse ; ce matin je ne suis guère plus heureuse car de toute façon je ne te vois pas et c’est là l’essentiel.
J’en reviens toujours à mes moutons : pourquoi n’es-tu pas venu dîner hier et déjeuner ce matin : pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Je me retiens de toutes mes forces pour n’être pas horriblement jalouse. Si j’y parviens ce sera très beau car ce ne sera pas sans peine. Bonjour, mon cher petit homme adoré, je vous aime mon Toto. J’ai bien mal aux reins, je vais prendre des remèdes qui ne seront pas des GRANDS. Ceux-ci vous seul en avez le monopole c’est pour cela que je suis si mal servie. Je vous aime.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16336, f. 19-20
Transcription d’Élise Capéran assistée de Florence Naugrette


6 octobre [1838], samedi soir, 5 h.

Méchant petit homme, pourquoi que vous êtes venu si tard ? Vous avez cependant mieux fait que de ne pas venir du tout. Je vous aime, je vous aime et je vous aime. Il paraît que nous n’avons pas pu nous procurer les fonds du chapeau de Claire ? Heureusement que la chère petite goistapiouse est philosophe. Je vais me mettre d’arrache-pied à mes autographes, il n’y aura que vous qui pourrez impunément me déranger et même vous serez le très bienvenu si vous vous voulez venir me turlupiner par tous les bouts. J’ai décidé que Claire rentrerait demain après dîner à la pension pour être toute [illis.] lundi afin de ne pas perdre encore un jour de travail. Sauf votre avis qui sera le meilleur elle partira demain au soir. Vous seriez bien gentil et bien adoré si vous veniez dîner ou souper avec votre Juju. Papa serait bien i.
Je t’aime tant et je suis si triste loin de toi.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16336, f. 21-22
Transcription d’Élise Capéran assistée de Florence Naugrette

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