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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 18 août [18]77, samedi matin, 10 h. [1]

Encore une bonne soirée à garder dans nos meilleurs souvenirs, mon cher bien-aimé, que celle d’hier. C’est grand dommage qu’il faille toujours payer une si grosse dîme à ta gloire partout où tu passes. Hier tu n’en as pas été quitte à moins de vingt francs de garçon et d’ouvreuse là où un simple mortel en aurait été quitte pour quelques sous. Heureusement que tu es en fonds suffisants pour suffire à tout, au surplus et au nécessaire. Et voilà pourquoi je n’ai pas de scrupules à t’entraîner le plus souvent possible à ces petits extras coûteux. Et puis, au résumé, cela ne sort pas de nos dépenses quotidiennes ici avec la table de douze couverts en permanence et de sept personnes à la cuisine. Pauvre cher adoré, je te demande pardon de te faire remâcher tous ces détails fastidieux en échange de notre exquis dîner d’hier et de notre délicieuse soirée en famille. Je me suis laissé entraîner à ce bête de calcul comme si on pouvait payer trop cher la gloire et le bonheur. Merci, mon grand bien-aimé, mon glorieux petit homme, sois heureux autant que tu es grand et que je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 224
Transcription de Guy Rosa

Notes

[1La lettre à Alice publiée dans l’édition Massin (ibid., p. 538) sous cette date, mais dont la suscription manuscrite n’indique que le jour et le mois, ne peut dater de cette année 1877 puisqu’elle implique l’éloignement d’Alice et de ses enfants.

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