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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 14a septembre 1857, lundi, 3 h. après-midi

Encore quelques jours de ton ineffable patience et de ton grand savoir-faire de sublime poète artiste, mon cher bien-aimé, et mon logis sera un petit Cluny [1] ravissant. Avec quel amour, quel orgueil et quel respect de ton dévouement, de ta pensée et de la peine que tu as prise je vivrai, je me plairai et je t’aimerai dans ce petit intérieur sanctuaire que tu m’auras fait. D’y penser le bonheur m’en vient au cœur. Encore quelques jours et mon petit temple sera achevé. En attendant je fais feu de toutes mes forces pour seconder et aider la grande manœuvre que tu diriges et je crois que cela contribue pour quelque chose à entretenir l’activité de MES ouvriers et de MES OUVRIÈRES. Dans ce moment-ci Suzanne est suspendue en FLAXMAN [2] à la frise de mon lit qu’elle houspille, qu’elle astique et qu’elle frotte avec furie. Son travail achevé, ce sera bien le cas de lui jeter TA pierre. Quant à moi je les gardeb pour la soif inextinguible de mon cœur, toutes les pierres que tu voudras me donner.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 178
Transcription de Chantal Brière

a) « 15 septembre » est corrigé.
b) « gardes ».

Notes

[1Juliette file la métaphore religieuse : « Cluny », « sanctuaire » et « temple ».

[2John Flaxman, sculpteur néo-classique anglais. Suzanne est comparée à une statue de cet artiste.

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