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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 25 novembre [18]73, mardi midi ½

Je crois, mon cher bien-aimé, que le soleil, absent du ciel aujourd’hui, s’est réfugié dans mon cœur et qu’il rayonne comme s’il était chez lui, tant je t’aime, tant je te vénère, tant je t’admire et tant je t’adore. Mon bonheur vient de s’obscurcir à l’arrivée de Mariette qui me dit que nous n’aurons aucun de tes chers petits enfants ce matin. Peut-être a-t-on craint de les faire s’enrhumer avec ce vilain temps sale, piteux, ennuyé et ennuyeux. « Trop de précaution ne gâte rien jamais » [1], dit un certain académicien, poète prosateur, dramaturge, romancier, etc, etc, etc, de mes amis, c’est pourquoi il faut nous résigner à ne pas voir ces chers petits êtres avant ce soir et à nous passer de leur adorable petit ramage à déjeuner. En revanche, rien ne nous empêchera, je l’espère, d’aller les retrouver un peu plus tôt ce soir. Je crois que tu oubliesa l’heure de ton hydrothérapie, c’est-à dire celle du déjeuner, mon pauvre petit piocheur. Heureusement, je t’ai obéi en mangeant de la soupe ce matin, ce qui me permet de t’attendre sans faire souffrir mon estomac. Mais le tien, qu’est-ce qu’il doit dire en ce moment de ce long jeûne forcé ?

BnF, Mss, NAF 16394, f. 329
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

a) « oublie ».

Notes

[1Référence à Ruy Blas, acte IV, scène 4, la duègne : « trop de précautions ne gâtent rien jamais ».

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